Récoltée par le passé par les Aztèques, la vanille était utilisée probablement pour adoucir les boissons à base de cacao. L’empereur Montezuma aurait offert en 1519, une boisson à base de cacao, parfumée à la vanille dans un gobelet d’or, au conquistador espagnol Cortès. Ce dernier charmé par la saveur de ce breuvage fit introduire la vanille dans la cour d’Espagne. Cette dernière fit découvrir à son tour la vanille à la cour de France, qui était également séduite par cette épice.
Tentant de la cultiver, les Européens échouèrent, car pour être fécondé, le vanillier nécessite des espèces particulières d’abeilles et de colibris. Ce n’est qu’au XIXe siècle, qu’elle put y être cultivée, grâce à un esclave ayant recouru à la fécondation artificielle. La vanille fut ensuite implantée vers 1820 à l’Île de la Réunion (Île Bourbon), en 1866 aux Seychelles, en 1873 aux Comores, et enfin en 1880 à Madagascar.
De nos jours, la vanille est cultivée dans ces îles sous l’appellation « Bourbon », un label ne pouvant être utilisé que par des producteurs issus de ces îles. Cette épice est également cultivée à Tahiti, au Mexique, en Inde, en Indonésie, en Tanzanie, au Congo, en Ouganda et en Papouasie nouvelle Guinée. Bien qu’il s’agisse de la même épice, le fait qu’elle soit cultivée dans différents endroits de la planète lui confère un caractère particulier en fonction de sa provenance. Si nous prenons par exemple la vanille Bourbon de Madagascar, premier pays fournisseur au niveau mondial, cette épice se présente sous forme de gousses grasses d’une qualité exceptionnelle. Ses arômes délicats ont des notes fleuries, parfois même chocolatées, éveillant les sens des consommateurs. La vanille Bourbon de Madagascar occupe quelque 30.000 hectares de plantations, elle est cultivée essentiellement au nord-est de l’île, dans une région surnommée « le triangle magique« , qui n’est autre que la Sava (Andapa, Antalaha, Sambava et Vohemar), où l’on peut admirer les plantations de vanilliers.
Issue d’une orchidée sauvage, cette épice est récoltée à peine mûre, alors que sa couleur est encore verte. Elle est ensuite échaudée puis étuvée pour stopper le processus de maturation puis séchée. Elle sera laissée pendant plusieurs mois dans une malle en bois où elle y développera ses arômes puissants, contenus dans les petits grains noirs de sa pulpe. Sa couleur changera progressivement, jusqu’à ce qu’elle devienne brune foncé.
Utilisée en cuisine, en cosmétique ou en phytothérapie/aromathérapie, la vanille embarque les consommateurs dans des voyages à la découverte de ses différents arômes et parfums subtils. Pilier de la gourmandise sucrée, la vanille inspire les plus grands pâtissiers et parfumeurs. Aussi loin que nous puissions remonter dans nos souvenirs culinaires, la vanille y tient une place importante. Discrète, mais douce, exotique et surtout élégante, elle sait marquer les esprits à chacun de ses passages…
En cosmétique, la vanille est prisée non seulement pour son parfum, mais également pour ses propriétés adoucissantes et hydratantes. Cette épice s’incorpore dans tous les types de produits de soins : crèmes, shampoings, savons, masques, gels douche, huiles, baumes… auxquels elle donnera une note exotique.
En outre, la vanille confère aux parfums, mystère et volupté, elle se révèle beaucoup plus dans les parfums orientaux qu’occidentaux. En phytothérapie/aromathérapie, l’huile essentielle de vanille est conseillée pour sa capacité à chasser la fatigue intellectuelle, valoriser la créativité, et ce grâce à son odeur pénétrante et stimulante. De plus, elle adoucit un lieu envahi par les tensions et l’énergie négative.
A l’époque des Aztèques, elle était déjà réputée pour sa stimulation du système nerveux. Par ailleurs, ils l’utilisaient comme dépuratif et diurétique.
La vanille est commercialisée sous des formes diverses
En gousse : d’une couleur brun foncé, sa longueur varie entre 15 et 20cm. Cette présentation est la meilleure, car la gousse renferme tous les arômes et parfums de cette épice. Elle se conserve dans un endroit frais et au sec, dans un bocal hermétique, de préférence en verre. Exposée à l’air libre, elle se dessèche. Lors de son utilisation, la gousse est fendue dans le sens de la longueur, pour pouvoir extraire ses petites graines noires.
En poudre : une fois le fruit séché, il est broyé. La vanille en poudre est vendue, soit telle quelle (pour aromatiser des plats à base de poisson ou de fruits de mer), soit mélangée à du sucre afin d’aromatiser des préparations sucrées.
En extrait : la vanille est d’abord plongée dans de l’alcool ou on la laisse macérer, puis elle est filtrée et est infusée dans un sirop de sure. Plus le liquide sera concentré, plus sa couleur sera foncée et meilleur sera l’extrait. Il est utilisé en très petites quantités pour aromatiser les différents desserts et pâtisseries.
En sucre vanillé : il se prépare en mélangeant du saccharose avec au moins 10% de son poids en vanille. Il est surtout utilisé pour la préparation de gâteaux ou de crêpes, entre autres.