Le prix de la vanille de Madagascar évolue d’année en année. Alors qu’il était d’environ 70 $ le kilogramme à l’exportation en 2014, le prix a été multiplié par dix quatre années plus tard, atteignant les 700 $ le kilogramme. Il est redescendu à 550 $ en 2019.
Quelles sont les raisons de cette flambée des prix ?
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La pollinisation artificielle
À Madagascar, comme dans toutes les autres îles cultivant la vanille Bourbon, la pollinisation des fleurs de vanille se fait entièrement à la main, faute de pollinisateurs naturels (insectes, oiseaux). Dans le pays d’où est originaire l’orchidée Vanilla Planifolia (Mexique), la fécondation est assurée par l’abeille Mélipone. Ce processus long et laborieux est exécuté parfois par des enfants et souvent par des femmes surnommées « les marieuses ». Les fleurs du vanillier ne fleurissent qu’une fois par an. À l’aide d’un bâtonnet fin, ces ouvrières prélèvent du pollen sur le pistil pour le déposer ensuite sur le stigmate.
Par ailleurs, concernant la culture de la vanille, l’ensemble du processus est long et nécessite beaucoup de temps et de main d’œuvre.
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Le vol des gousses de vanille
La vanille de Madagascar est très demandée sur le plan international. À cause de l’envolée vertigineuse de son cours ces dernières années, les agriculteurs sont souvent victimes de vols pouvant tourner parfois au drame.
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Les conditions climatiques
Madagascar est souvent victime d’évènements climatiques plus ou moins dangereux. En 2017, l’île a été victime du cyclone Enawo classé 4/5 sur l’échelle d’intensité et qui a endommagé 30% de la récolte.
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L’augmentation de la consommation des produits naturels
Plusieurs industriels ont adopté la tendance « naturelle » dans leur processus de fabrication. Qu’il s’agisse de produits alimentaires, de cosmétiques ou de parfums, certains se sont engagés à éliminer arômes et parfums artificiels de leurs produits.
Combinés, tous ces facteurs ont encouragé l’envolée des prix de la vanille de Madagascar ces dernières années.
Quelles sont les conséquences ?
Inquiétés par les vols de leurs récoltes, plusieurs agriculteurs malgaches procèdent à la cueillette des gousses de vanille avant maturité. Cette pratique mène à une diminution de la qualité, à cause notamment de la baisse du pourcentage de vanilline, molécule conférant à la vanille son arôme si particulier. D’ordinaire, le taux de vanilline est compris entre 1,6 et 1,8%, mais à cause de cette pratique, il peut chuter jusqu’à 1%. De plus, à cause de la cueillette prématurée des gousses de vanille de Madagascar, la production d’un kilogramme de vanille préparée peut nécessiter jusqu’à 8 kilogrammes de vanille verte. En respectant les conditions de cueillette ordinaire, il faut l’équivalent de 6 kilogrammes de vanille verte pour obtenir 1 kilo de vanille préparée.
Par ailleurs, certains industriels habitués à utiliser de la vanille naturelle dans leurs produits, se sont tournés vers la vanille de synthèse à cause des prix exorbitants de la vanille naturelle, notamment celle en provenance de l’île de Madagascar. Ces industriels sont déjà touchés par les répercussions de la crise engendrée par la pandémie de la Covid-19. Ceci impacte également l’activité des importateurs qui pourraient réduire les volumes de vanille naturelle importés.
Quelles sont les mesures prises par le gouvernement malgache ?
Craignant un retournement du marché de la vanille avec une baisse brutale des prix, le ministère du commerce malgache a fixé le prix de cette épice à 250 $ le kilogramme pour cette année.
Par ailleurs, la récolte de 2020 (2.000 tonnes) étant supérieure à la demande mondiale, les exportateurs craignent que les importateurs ne retardent leurs commandes pour bénéficier de prix encore plus avantageux. Ils redoutent également d’être confrontés à des concurrents issus d’autres pays comme l’Indonésie, offrant une vanille haut de gamme, vendue parfois à moins de 180 $ le kilogramme.
Comment sont fixés les prix de vente une fois la vanille importée ?
Évidemment plusieurs facteurs interviennent dans la fixation des prix, qu’il s’agisse d’achat en gros ou au détail. Les quantités commandées déterminent en partie le prix de vente, ensuite les frais d’expédition et les taxes douanières viennent s’ajouter au total à payer, lorsque le client final se fait expédier sa commande à partir d’un autre pays. À titre d’exemple, pour un industriel, il est possible de se faire livrer une commande de vanille de Madagascar à partir d’entrepôts basés aux États-Unis. Évidemment, il ne paiera pas 250 $ le kilogramme de vanille, mais un peu plus. Pareil pour un particulier qui achète sa gousse de vanille en grande surface ou dans une épicerie fine, il paiera d’autres frais en plus du prix de l’importation de la vanille. Néanmoins, les nombreux bienfaits de cette épice sur notre santé physique et psychique en valent la peine, notamment si nous l’achetons auprès de boutiques en ligne, comme https://www.vanille-de-madagascar.com/.