Force est de constater que l’avenir de la filière vanille à Madagascar est en danger. En effet, même après la mise en place du Comité de la Vanille de Madagascar censé redresser la production et l’exportation de la vanille, la réalité est toute autre avec une grande incompréhension vis-à-vis de la fixation des prix. Les démarches sont difficilement accessibles pour obtenir un agrément. La filière vanille est au plus mal à Madagascar. La question que l’on se pose maintenant est de savoir s’il est possible de changer de politique pour redynamiser cette filière porteuse pour l’économie malgache ?
Madagascar, l’un des premiers producteurs de vanille dans le monde ?
Aujourd’hui, près de 80 % de la vanille mondiale provient de Madagascar, où elle est produite et récoltée dans de nombreux villages selon un processus complexe et coûteux. Dans les plantations, des centaines de fleurs sont délicatement pollinisées à la main par les producteurs qui veillent à ne sélectionner que quelques fleurs sur chaque tige. Une production trop abondante finit par fournir des fruits de qualité inférieure.
Après la pollinisation, les fleurs se transforment en gousses vert clair d’une longueur maximale de 30 centimètres. Celles-ci mûrissent sur la plante et sont récoltées une à une au bout de 6 à 8 mois. Les gousses sont ensuite séchées et traitées pendant 10 mois avant d’obtenir les gousses noires typiques, douces et parfumées. Ce traitement permet aux enzymes contenues dans la gousse de libérer leur principal composant aromatique, la vanilline. La vanille Bourbon, peut-être la plus prisée, a une teneur en vanilline comprise entre 1,6 et 2,4 %, la plus élevée dans la nature.
À Madagascar, la vanille est plantée en octobre. Après deux ans de croissance, l’induction florale a lieu en juillet-août. Les fleurs apparaissent de septembre à janvier, tandis que les gousses sont généralement récoltées en juillet de l’année suivante.
Comme beaucoup d’autres épices, la valeur pondérale de la vanille est énorme. C’est donc une culture-clé pour de nombreux villages de Madagascar, dont elle constitue la principale source de revenus.
La mise en place du CMV
Face au déclin de la filière « vanille » à Madagascar, le gouvernement malgache a pris des initiatives en 2023 portant sur la mise en place du CVM ou Comité de la Vanille à Madagascar pour justement remédier à la situation actuelle et relancer le marché et la production. Le Comité a également été mis en place pour libéraliser complètement la filière.
Ainsi, l’organigramme de la Présidence connait un changement au niveau de ses membres avec l’intégration de huit nouveaux membres dont deux sont issus de la Présidence et un représentant de la Primature. Y ont été également intégrés, les MISS, MEF et MID, le CNV et le CRV.
D’autre part, ce Comité assurera d’autres rôles, notamment le fait de recevoir les plaintes sur le processus d’obtention des agréments d’exportation, l’examen et l’approbation de ces demandes à l’issue desquels les intéressés obtiennent ou non un certificat d’agrément délivré par le Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation.