L’Île de Madagascar est le premier producteur de vanille Bourbon au niveau mondial. Elle est suivie des Comores puis de l’Île de la Réunion. Ensemble ce trio forme « l’alliance de la Vanille », en couvrant 80% de la production mondiale.
La vanille de Madagascar est une épice issue d’une liane grimpante appelée vanillier. La fécondation nécessite l’intervention de polinisateurs, lesquels ne sont présents qu’en Amérique Centrale. Lorsque la vanille avait été introduite par les Français dans l’Île Bourbon, les vanilliers sont restés infertiles pendant une vingtaine d’années, faute de polinisateurs. Cependant, grâce à la découverte faite sur l’Île de la Réunion, anciennement connue sous l’appellation Île Bourbon, par un jeune esclave, les fleurs de vanilliers sont pollinisées manuellement.
En effet, le jeune garçon répondait au nom de « Edmond Albius » et n’avait que 12 ans lorsqu’il inventa la pollinisation artificielle, ayant permis à l’Île de Bourbon (La Réunion) d’exporter sept ans plus tard ses premières gousses de vanille.
Qu’est-ce que le vanillier ?
Il s’agit d’une liane grimpante de la famille des orchidacées, originaire d’Amérique Tropicale. Cette plante peut atteindre 15 mètres de long. Le vanillier compte pas moins de 110 espèces, sachant que seulement trois d’entre elles sont cultivées à des fins commerciales. Il s’agit de Vanilla Planifolia (vanille de Bourbon), Vanilla Tahitiensis (vanille de Tahiti) et Vanilla Pompona Schiede appelée également Vanillon (vanille de l’Inde Occidentale). L’orchidée Vanilla est la seule dont les fruits (gousses) sont comestibles.
Comment est cultivée la vanille de Madagascar ?
La culture du vanillier nécessite un climat tropical avec une température se situant entre 21 et 31 °C. Pour bien pousser, la vanille a besoin de précipitations d’environ 2.500 mm/an. Il pousse sous des latitudes allant de 25°N à 25°S. Le vanillier nécessite un sol bien drainé tout en étant riche en matières organiques. Aussi, ses besoins nutritionnels sont assurés grâce à un champignon symbiotique.
Vu que le vanillier ne supporte pas le rayonnement du soleil, cette plante nécessite une exposition ombragée. Il s’agit en effet d’une plante de sous-bois. Sans pour autant être une plante parasite, le vanillier grimpe tout le long des arbres se trouvant à proximité en s’y cramponnant à l’aide de ses racines aériennes. Aussi, certains producteurs recourent à la culture du vanillier en optant pour le mode semi-intensif. Ils le plantent idéalement au même moment qu’un support ou tuteur vivant, il s’agit de petits arbres capables de supporter le poids du vanillier, comme l’avocatier, le caféier et le manguier entre autres. Le but est que le tuteur et le vanillier aient tous les deux une croissance en phase. De plus, ce tuteur fournira au vanillier de la matière organique. Il faut compter en moyenne un à deux vanilliers par tuteur avec un espace de 1,50 m environ entre les deux lianes.
La vanille Bourbon de Madagascar est cultivée dans des plantations luxuriantes situées dans la région de SAVA (Sambava, Antalaha, Vohemar et Andapa), sise au nord-est du pays, laquelle est balayée par les alizés de l’Océan Indien. Aussi, le climat de cette région est similaire à celui des régions d’où la vanille est originaire (Amérique Centrale). Selon les normes malgaches, une bonne vanilleraie devrait produire entre 500 à 800 kilogrammes de vanille Bourbon préparée par hectare, et ce sur une période de 8 à 9 années.
Comment se passe la floraison des vanilliers ?
La culture du vanillier est très longue et exige beaucoup de patience et d’attention. Les premières floraisons n’ont lieu qu’après 3 à 4 ans de culture. Elles n’ont lieu qu’après la suppression temporaire de l’ombrage qui s’effectue en taillant le tuteur ou en coupant le bourgeon terminal du plant. La floraison se déroule de juillet à novembre, sachant que la fleur du vanillier est éphémère. C’est durant cette période, que les producteurs procèdent à la pollinisation manuelle des fleurs, et ce de manière quotidienne. Cette opération est généralement confiée à des femmes surnommées « les marieuses » ou à des enfants, lesquels seront munis de stylets très fins en bambou, d’aiguilles ou d’épines, afin de mettre le pistil en contact avec le pollen des étamines. Il est généralement question de pratiquer quelque 1.000 à 1.500 pollinisations par jour.
Comment la gousse fait son apparition ?
Après cette étape, l’ovaire se développe de manière rapide en doublant de longueur en à peine quelques jours. La fécondation se produit environ un à deux mois après la pollinisation, de sorte que chaque ovaire fécondé donne une gousse, dont l’ensemble forme un « balai ». Il faut compter 4 à 10 balais par pied, soit 40 à 120 gousses de vanille. Au bout de 15 semaines, les gousses atteignent leur taille et poids définitifs. La récolte s’effectue généralement 7 à 8 mois après la pollinisation.
La gousse est de forme allongée et de couleur verte. Elle mesure en moyenne 15 centimètres avec une largeur de 3 à 8 mm. A l’intérieur de la gousse, on peut remarquer une cavité dans laquelle viennent se déposer de nombreuses petites graines dont le diamètre est de 30 μm environ. Après traitement, la gousse développe tous les arômes de la vanille, sachant qu’en fin de procédé un kilogramme de vanille produit 20 à 50 g de vanilline. Concernant les autres arômes, la gousse de vanille contient plus de 150 composés. Par ailleurs, la gousse contient environ 24% d’eau, 20% de sucres (fructose, glucose), 11 à 15% de matières grasses et 4 à 5% de sels minéraux.