A l’origine, la vanille était méconnue sur la grande île de Madagascar, car cette épice est venue d’un autre continent. Elle est issue d’une orchidée sauvage lianescente, connue sous le nom de « orchidée Planifolia », c’est la seule orchidée dont le fruit est comestible. Elle est originaire du Mexique en Amérique Centrale, où elle était utilisée par les Aztèques. Ces derniers vénéraient la vanille qui portait le nom « Tlilxochilt ». Ils l’utilisaient pour agrémenter une boisson à base de cacao, qui n’était destinée alors qu’aux guerriers et aux nobles. Toutefois, alors que beaucoup pensent que la vanille était cultivée par les Aztèques eux-mêmes, la réalité était autre. En effet, ces derniers ne faisaient qu’acheter cette épice à leurs voisins les Totonaques, qui se trouvaient dans le golfe du Mexique, près des villes actuelles de Papantla et Veracruz.

Au 16ème siècle, vers 1529, les conquistadors et à leur tête Hernan Cortès qui avait découvert la boisson à la vanille et au cacao, ont rapporté des gousses de vanille en Espagne. Ayant découvert à son tour la fameuse épice, Louis XIV décide alors d’introduire la vanille dans l’île Bourbon vers 1630, l’actuelle île de La Réunion. Toutefois, faute de pollinisateurs (abeille endémique appelée Mélipone), les vanilliers sont demeurés infertiles pendant presque deux siècles, jusqu’à ce qu’un jeune esclave répondant au nom de « Edmond Albius », découvre en 1841 la pollinisation artificielle exercée manuellement. En effet, le jeune garçon de 12 ans rapproche les étamines du stigmate de l’orchidée, de sorte qu’il y ait du pollen sur chaque pistil, et c’est grâce à son geste que le miracle se produisit enfin. Et c’est de cette manière que l’on découvrit la méthode de fécondation artificielle sur l’île ; une méthode pratiquée encore de nos jours, faute d’insectes ou d’oiseaux pollinisateurs. Sept ans après la découverte d’Albius, l’île Bourbon commença à exporter ses premières gousses de vanille. Sa culture fut ensuite généralisée aux principales îles de l’Océan Indien : Madagascar, les Comores, Mayotte et les Seychelles.

On raconte que la première pollinisation manuelle aurait été pratiquée en 1836 par Charles Morren, botaniste exerçant au Jardin botanique de Liège en Belgique et la seconde, une année plus tard par le Français Joseph Neumann, responsable des serres au Jardin du Roi.

Comment la vanille a été introduite à Madagascar ?

Vers 1880, des planteurs réunionnais ont introduit la vanille à Nosy Be. Depuis, sa culture a été élargie aux régions orientales de l’île, où le climat est similaire à celui de la région d’origine de la vanille, sachant que la culture de cette orchidée s’effectue sous des latitudes de 25°N à 25°S, et nécessite un climat tropical avec des précipitations de l’ordre de 2.500 mm annuellement, ainsi que des températures comprises entre 20 et 30°C.

Depuis 1964, la vanille de Madagascar bénéficie tout comme la vanille de Mayotte ainsi que celle de l’île Maurice, de l’appellation « Bourbon ». Actuellement, la culture de la vanille de Madagascar s’effectue principalement dans le « triangle des orchidées » englobant « Antalaha, Andapa et Sambava », où toutes les conditions climatiques sont réunies, sans oublier le savoir-faire des producteurs, sachant que pour produire de la vanille, il faut être très patient, car cela nécessite des années de travail. Ainsi, il faut attendre environ trois à quatre ans après sa plantation pour la production de fleurs, plusieurs semaines pour la fécondation manuelle, puis 9 mois pour que les fruits mûrissent, et environ 3 mois pour la préparation de la vanille (échaudage, étuvage, séchage, triage, affinage, calibrage et conditionnement). Ce travail nécessite de la main-d’œuvre, beaucoup de travail et une grande attention, et ce à chaque étape de la production. Tout ceci permet d’obtenir une vanille de qualité.

Dès 1929, la production malgache de vanille dépassa les 1.000 tonnes, dépassant de loin la production de l’île Bourbon. En dépit d’une forte concurrence de ses voisines de l’Océan Indien, et même celle de l’Indonésie et de l’État du Kerala en Inde, Madagascar conserve à nos jours, son rang privilégié de producteur mondial principal de la vanille, couvrant près de 70% des besoins mondiaux.

Près de 10% des producteurs de la vanille de Madagascar détiennent de grandes exploitations. Plus de la moitié de ces producteurs préparent eux-mêmes leur vanille avec la moitié de leur production, en vendant l’autre moitié à des industriels. Étant le principal produit de la région SAVA, avec la participation de 87% des ménages, la vanille de Madagascar est une culture quasi familiale. Aussi, la filière vanille occupe la deuxième place des produits malgaches exportés après le nickel.

Où acheter de la vanille de Madagascar ?

Il existe plusieurs distributeurs proposant cette épice à la vente. Toutefois, de plus en plus de sites spécialisés proposent la vente de la vanille en ligne, dont : https://www.vanille-de-madagascar.com/.