La vanille de Madagascar, un marché en effondrement ?
Le marché de la vanille est en crise à Madagascar. La politique économique apportée par le président actuel qu’il a lancée en 2020 n’a pas porté les résultats attendus.
Une politique de vente qui ne fonctionne pas
La filière « vanille » de ce pays, principal fournisseur de vanille à l’échelle mondiale, est en perte de vitesse. Cette malheureuse situation suscite la préoccupation des autorités. Le chef d’État dans son projet a mis en place un Comité Vanille avec à l’intérieur, des membres de son gouvernement. Son objectif est de faire de l’État un acteur majeur d’un secteur actuellement aux mains d’opérateurs privés.
Car à cinq mois des élections présidentielles, il est plus que temps pour le Président Andry Rajoelina de faire quelque chose : la présidence avait pris la décision de changer de politique pour fixer les prix de la vanille en 2020. Elle a alors fixé le prix du kilo de la vanille à 250 dollars. Mais, les acteurs dans cette filière se retrouvent devant un fiasco tout en sachant que la filière « vanille » participe à un quart des recettes d’exportation et des revenus du pays.
Rappelons-le. Madagascar, qui se situe en tête des pays producteurs mondiaux et qui détient 80 % du marché, ne parvient plus à écouler ses produits et se retrouve avec des tonnes de vanilles en stock qui sont impossibles à écouler. Ce début d’effondrement serait provoqué par la méfiance aussi bien de la part des acheteurs à l’international que des producteurs au pays qui ne comprennent pas comment est fixé le prix minimum à l’exportation. Il en est de même pour le système de rapatriement de tous les bénéfices en devises et les complications que les exportateurs rencontrent pour obtenir des agréments afin d’exporter leurs produits.
Aust et Hachmann, un négociant connu dans cette filière, vient tout récemment de confirmer ces doutes. Et dans son rapport, il parle d’une future érosion des prix. D’autre part, le GEVM qui regroupe les exportateurs et le syndicat des exportateurs de vanille de Madagascar parle d’un problème au niveau de la demande, mais dément l’état d’une surproduction de vanille. Il confirme également la présence de vanille en stock. Néanmoins, il affirme que c’est un problème qui peut très bien être résolu en fonction du comportement des acheteurs.
Les avantages de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de l’Ouganda
Mais qui a raison ? Le syndicat accuse le négociant d’avoir contribué à créer un marché parallèle. Aust & Hachmann « a acheté de la vanille à Madagascar et l’a revendue bien en dessous du prix minimum fixé pour l’exportation », affirme le syndicat.
Depuis longtemps, les acheteurs internationaux n’ont pas manqué de dénoncer le prix qui n’est en aucun cas compatible avec ce qu’il y a sur le marché de la vanille. D’autre part, le syndicat demande une augmentation de la rémunération des producteurs locaux.
Malheureusement, cette situation à Madagascar est une porte ouverte à d’autres exportateurs pour promouvoir leur marché. C’est notamment le cas de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’Ouganda. Apparemment, la situation ne décourage pas les producteurs à Madagascar qui continuent de produire malgré l’effondrement des ventes.
Pour M. Rajoelina, le temps presse. Alors qu’un secteur-clé de la Grande île entre dans une crise sans fin, le président joue son rôle. Il lui reste moins d’une demi-année pour remettre les pendules à l’heure avant des élections cruciales.