Produite dans la région de SAVA, la vanille de Madagascar est très prisée pour sa qualité et sa haute teneur en vanilline. Aussi, elle est non seulement destinée à la consommation locale, mais surtout à l’exportation, sachant que Madagascar est le plus grand exportateur mondial, avec près de 1.400 tonnes annuellement, soit 70% environ du marché de la vanille naturelle. Sa vanille est importée par les États-Unis à raison de 57%, la France avec 15%, suivie de l’Allemagne avec 7%, puis des autres pays européens.
Toutefois, cette exportation est soumise à certaines normes. En règle générale, pour pouvoir être exportée, la vanille Bourbon de Madagascar devra respecter ce qui suit :
- Elle doit obligatoirement être accompagnée d’un certificat phytosanitaire ainsi que d’un formulaire douanier, sachant que l’exportateur devra déposer une facture ainsi qu’une preuve de paiement au niveau de la douane malgache, exception faite aux échantillons dont le poids ne devra aucunement excéder les 1,5 kg.
- Toute vanille destinée à l’exportation devra impérativement être étiquetée, certifiant ainsi que la vanille exportée a été bel et bien récoltée la même année. L’ouverture de la saison d’exportation diffère d’une année à une autre, sachant que cette date est fixée par le gouvernement, pour l’année 2020, la date a été arrêtée au 15 septembre, sachant que la liste des opérateurs agréés à exporter n’a pas encore été arrêtée. Le prix de la vanille a été fixé quant à lui à 250 dollars FOB le kilogramme.
- Il est strictement interdit d’exporter de la vanille emballée sous vide.
- La vente d’une vanille à un prix trop bas ou excessif contraint les services des douanes à soumettre les exportateurs à un questionnaire approfondi, sachant que dans le cas d’une vanille bon marché, les exportateurs sont soupçonnés d’effectuer leurs paiements dans des banques offshore, dans le but de dévaluer leurs factures et payer moins d’impôts.
- Les gousses de vanille avec un taux d’humidité supérieur à 38%, immatures, ou contenant des moisissures seront interdites à l’exportation. Cependant, dans certaines circonstances, il est permis d’exporter des gousses vertes avec dérogation pour recherche ou pour d’autres utilisations exceptionnelles
- Depuis 2018, l’autorité aéroportuaire n’autorise les touristes à emporter dans leurs bagages que 2 kilogrammes de vanille, alors qu’auparavant ils pouvaient transporter jusqu’à 8 kilogrammes.
La politique européenne est plus libérale que celle des États-Unis ou du Japon, en la matière. On peut citer :
Le marché européen impose aux producteurs de vanille malgache :
Le respect des normes sanitaires
L’Europe impose un certain nombre de règles d’hygiène durant tout le processus de transformation de la vanille de Madagascar, notamment en ce qui concerne les surfaces de travail, lesquelles doivent être désinfectées et dératisées, car les gousses stockées peuvent représenter un important approvisionnement en nourriture et les hangars constituer des sites de reproduction. C’est pourquoi, à l’issue de chaque journée de travail, il est recommandé de nettoyer les locaux, en les aérant et les rangeant tout en balayant les sols. Aussi, il est impératif d’interdire l’accès de ces locaux aux animaux ou d’y entreposer des produits chimiques comme le carburant et les solvants, entre autres.
En plus d’une bonne hygiène corporelle, notamment celle des mains, les vêtements de travail doivent également être propres avec le port obligatoire d’une charlotte pour recouvrir les cheveux des ouvriers et de toutes les personnes ayant accès aux locaux de transformation et aux entrepôts. Les ustensiles, les tables de tri, les paniers, les couvertures en laine et les fûts d’échaudage entre autres doivent également bénéficier d’une propreté impeccable, afin d’éviter toute contamination biologique des gousses de vanille. Lors du séchage, les séchoirs doivent être en bambou ou en bois, être propres et ne doivent en aucun cas être déposés près d’une eau stagnante, d’animaux ou à même le sol.
L’Europe impose également des règles strictes quant à l’utilisation d’additifs alimentaires, à la présence de moisissures, à l’utilisation de résidus de pesticides ainsi que les métaux lourds, entre autres.
La traçabilité
La vanille exportée devra permettre aux pouvoirs publics de retrouver facilement sa provenance en cas de contrôle sanitaire.
L’emballage
Concernant l’emballage, la vanille doit être exportée dans des emballages spécifiques, comme les boîtes en fer blanc, appelées également « touques » ou dans des cartons solides et neufs. L’intérieur devra être obligatoirement recouvert de papier paraffiné, sulfurisé voire même de plastique alimentaire.
Les taxes douanières
En matière de droits de douane, l’Île de Madagascar fait partie des bénéficiaires d’accords de partenariats économiques ainsi que d’un SPG (schéma de préférences généralisées), permettant aux exportateurs de réduire leurs taxes. Toutefois, tout exportateur devra être en mesure de prouver que sa vanille provient effectivement de Madagascar, en présentant par exemple le certificat d’origine « formulaire A ».
D’autres normes bien que n’étant pas obligatoires, permettent d’accéder plus aisément au marché européen. Ces normes sont relatives aux bonnes pratiques en matière de production agricole et de conditionnement.
Qu’en est-il du marché américain ?
Les États-Unis imposent pour leur part des lois plus strictes, comme la loi contre le bioterrorisme adoptée en 2002. Cette dernière comprend plusieurs contraintes relatives aux exportateurs (inscription et enregistrement auprès d’une société figurant sur la liste des exportateurs de vanille, qui étaient en 2018 au nombre de 149) et aux producteurs (la tenue obligatoire d’un registre des opérations culturales et des opérations phytosanitaires, en plus du référencement des parcelles de production).
Cependant, vu que les normes d’exportation s’adressent aussi bien aux grandes plantations de vanille et usines de transformation qu’aux petits producteurs, ces derniers sont souvent freinés faute de moyens.