Actuellement, l’Indonésie pourrait prendre la première place devant Madagascar en termes de production et d’exportation de vanille. Et ce, si les autorités malgaches ne parviennent pas à trouver une solution sur l’incompréhension sur les prix et les stocks non écoulés.
L’Indonésie exporte
L’Indonésie, un pays tropical d’une grande richesse en ressources naturelles, possède un trésor incontestable : la vanille. C’est l’une des meilleures qualités de gousses de vanille, très prisée à travers le monde. Comme Madagascar qui fournit près de 80 % de la production de vanille dans le monde, l’Indonésie figure également en tête de liste des principaux producteurs.
La vanilla planifolia et la vanilla tahitensis
La popularité de l’Indonésie est due à ses deux variétés de gousses de vanille, à savoir : la vanilla planifolia et la vanilla tahitensis venant de Tahiti qui sont produites à Java, Bali et Papouasie. Mais ni l’Indonésie ni Madagascar ne sont les sources de la vanilla planifolia. Celle-ci est originaire du Mexique. C’est seulement en 1819 qu’elle a été ramenée en Indonésie et que les producteurs locaux ont constaté que le climat tropical du pays ainsi que ses terres fertiles permettaient de produire de la vanille de qualité.
Un climat idéal pour la culture de la vanille
Le climat tropical en Indonésie joue un rôle-clé dans la croissance optimale de la vanille. Les sols fertiles, associés aux conditions climatiques idéales, à la température et à l’humidité parfaites, assurent une production de vanille stable et favorisent la croissance optimale des plantes de vanille. Les terres situées entre 400 et 700 mètres d’altitude, avec une température moyenne annuelle de 22 à 25 degrés Celsius, bénéficient d’une humidité et de précipitations excellentes en Indonésie, variant entre 2000 et 3000 mm par an, avec un taux d’humidité de 80%.
L’intensité lumineuse du soleil, entre 35 et 55%, favorise la photosynthèse et offre ainsi les meilleurs résultats pour les plantes de vanille. Cette combinaison parfaite de facteurs favorables constitue un environnement propice à la culture de la vanille en Indonésie.
Indonésie et Madagascar : même processus de pollinisation
En 1841, un jeune esclave de 12 ans du nom d’Edmond Albius a découvert une méthode pratique de pollinisation de la vanille, révolutionnant ainsi la culture de cette épice omniprésente. Ce jeune prodige a procédé manuellement à la pollinisation des fleurs de vanille en s’armant de bâton, de brin d’herbe et d’huile de coude, une méthode qui est toujours d’actualité, même à notre époque.
Cultiver la vanille n’est pas simple, surtout que la période de floraison n’est pas à l’abri de complexités. En effet, toutes les fleurs ne s’ouvrent pas au même moment, mais avec des intervalles sur de nombreux jours. Comme pour l’être humain, la vanille met 9 mois avant d’être assez mûre pour être récoltée. Et ce n’est pas tout, chaque gousse murit à son rythme, d’où l’impossibilité de faire la récolte en une seule fois. Ainsi, elles s’étendent sur plusieurs semaines sans relâche.
Par ailleurs, la période de séchage après la récolte est d’environ trois mois, voire quatre, ce qui demande beaucoup de temps aux producteurs. Ainsi, l’Indonésie n’a rien à envier à Madagascar quant à la production de vanille de qualité premium. Et si l’État malgache ne parvient pas à trouver une solution dans l’immédiat, par rapport à la crise actuelle de la filière vanille, il se pourrait que très vite, les principaux pays importateurs comme les États-Unis, la France et l’Allemagne se tournent vers l’Indonésie.